Cela fait quelques temps que j’avais envie d’écrire sur le sujet du développement personnel et puisque Laurent a pondu son article avant moi ;), il est temps de me lancer…

Si aujourd’hui j’en suis largement revenu et que j’ai du mal à rentrer encore dans un bouquin de développement personnel, ceux-ci m’ont pourtant presque sauvé la vie à une époque. De caractère anxieux, il m’a quand même fallu attendre presque mes 30 ans pour les premières crises d’angoisse. A l’époque, il y avait très peu de ressources sur la psychologie du rapport à soi. Mais j’avais de la chance d’être commercial dans les bouquins et j’avais presque tout ce qu’il fallait sous la main. Le développement personnel n’était pas présent dans les conversations, c’était presque honteux d’avouer ses faiblesses. Une perte de sens et une séparation ont provoqué une crise d’introspection et j’étais mal armé pour y faire face. Personne ne m’avait jamais rien expliqué à ce sujet. Quand j’ai consulté la première fois une kinésiologue et qu’elle ma conseillé de voir un psychiatre, je me suis dit que quelque chose n’allait pas chez moi. Après tout ce chemin aujourd’hui, je me rends compte que j’étais simplement dépourvu de ressources et que je n’avais pas autour de moi les personnes qui auraient pu m’aider. Le psy de l’époque (RIP Jean-Pierre et merci) m’a remis sur pieds et les bouquins se sont enchaînés… J’en suis devenu addict.

Je me suis dit woaw, c’est comme les parchemins dans les RPG, il suffit de les lire pour être meilleur ;)) Meilleur, plus fort, plus empathique, plus en connection. Ado, je me sentais en décalage avec mon entourage, après 2 ou 3 ans de psychothérapie et quelques dizaines de bouquins, ça a été pire :)) J’avais besoin de ne pas douter et donc, je me suis plongé dans l’expertise des psys et j’avoue que ça a été too much. Voir en soi c’est aussi voir dans les autres, être séduit, séduire, mais également lire des comportements addictifs, pervers, traumatiques, … Aujourd’hui, je rejoins presque les avis de Julia de Funès ou encore de Fabrice Midal dans cette quête tyrannique du bonheur.
On associe aussi régulièrement développement personnel et éveil spirituel. Certaines pratiques de développement personnel se présentent d’ailleurs comme une manière de pratiquer une forme de spiritualité. J’ai longtemps confondu les deux, en me disant que travailler sur l’un ferait de moi un meilleur élève pour le deuxième 😉 Retenons que ces deux concepts sont très éloignés en ce sens qu’ils n’ont pas le même objectif : dans le premier cas, l’individu se place au centre, il travaille sur lui-même, et pour lui-même. Dans le second cas, l’individu tend à dépasser son individualité pour s’inscrire dans le « tout cosmique ».

J’ai cette anecdote d’il y a 2 ans quand j’ai été consulter un thérapeute et, quand j’ai exposé ce pourquoi j’étais là, il m’a dit : « vous, vous êtes du métier! ». Ghh non, désolé. Mais j’ai pris ça comme un compliment en même temps qu’une prise de conscience. Oui, j’adore parler de mécanisme psychologiques, oui, j’aime cet angle dans les conversations mais si c’est pour n’en parler qu’avec des pros, à quoi bon ? Quand je me lâche et que je me lance dans des hypothèses de décryptages, ou quand, maladroitement, je tenter d’analyser une comportement avec une personne peu au fait des mécanismes psychologiques, je passe parfois pour un beau parleur voire un manipulateur. Incroyable, hein ? Je ne comprends pas comment si peu de gens ne sont pas plus curieux au sujet de leur « moteur émotionnel » ou au sujet de leur cerveau. Comment vivre sans se poser cette question : « Comment je ressens ce monde ? ».

Cette semaine, je me suis porté volontaire pour parler à des élèves de rhéto de l’école de mon gamin. Je leur ai fait mon show et j’ai été surpris qu’ils connaissaient 90% de ce dont je leur parlais. Une époque n’est pas l’autre… Mas, au même titre que Laurent l’a fait, je vous livre quelques recommandations ;), ce que j’appelle mon crédo 😉 :

  • Connais-toi toi-mêmeGnothi seauton comme le disait Socrate, mais c’est surtout la célèbre inscription gravée sur le fronton du Temple de Delphes où l’on pouvait entendre le célèbre oracle d’Apollon par l’intermédiaire de la Pythie. La formule « Connais-toi toi-même » soulève l’importance de l’introspection dans la quête de la vérité mais elle soulève également le problème de la déformation par notre perception imparfaite. Tout un sujet en soi…
    Se connaître permet de connaître ses besoins, ses forces, ses faiblesses, de faire de meilleurs choix, de connaître davantage les autres, bref, « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux » ;p
  • Accepter – Epictète disait « Ne demande point que les choses arrivent comme tu le désires, mais désire qu’elles arrivent comme elles arrivent, et tu prospéreras toujours. » Tout est là. Une autre formule attribué à Marc-Aurèle dit : « …donnez-moi la sérénité d’accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux changer, et la sagesse d’en connaître la différence. » L’acceptation, c’est le lâcher-prise, c’est renoncer à une partie de son égo et c’est un long processus, dont l’aboutissement est le consentement au réel.
  • La vie est injuste – Accepter cela dès les plus jeunes années permet de se libérer de la notion d’injustice et de punition par un karma ou je ne sais quoi. Le déni ou la culpabilité sur les accidents de la vie sont une perte de temps pour moi. Scott Peck le décrit bien dans son bouquin. La notion de justice est humaine, rien d’autre.
  • Je crée pour rester vivant – Créer pour partager ce que l’on ressent, pour exprimer notre moi profond, cela permet de mettre en forme notre monde intérieur et, pour moi, c’est essentiel pour notre équilibre.
  • Je reste curieux – Ce n’est pas Laurent qui me contredira, être curieux permet de poser des questions et de vouloir chercher des réponses. Je trouve que ça ouvre l’esprit, que ça rend plus intelligent et que ça élève l’esprit. L’ignorance est la mère de tous les maux disait Rabelais. Ou alors, on dirait plutôt que « l’ignorance est la mère de toutes les peurs » et nous savons que les peurs mènent à beaucoup de choses (discrimination, intolérance, …)
  • Je médite quand je peux et j’ai de la gratitude – Au sens spirituel, la gratitude est un remerciement adressé à l’univers (cosmos, divin, comme on veut ;)). Cela consiste à s’ouvrir positivement à toute perception ou expérience (qu’elle soit favorable ou défavorable). C’est la prise de conscience du caractère unique de l’expérience que nous vivons. Pour la méditation, cette possibilité de m’observer, d’être attentif à l’instant présent me permet de me réintégrer au vivant et de m’aider à accepter les choses telles qu’elles sont (et pas comme je les voudrais ;)).

Erikheus A partir d'un bouquin...

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